Cycles glaciaires, paramètres de Milankovitch et CO2 [Analyse] V. Courtillot Part. 3

La vidéo

Cycles glaciaires, paramètres de Milankovitch et CO2 [Analyse] V. Courtillot Part. 3

Description et sources

Je continue l’analyse de la conférence de V. Courtillot. C’est déjà la troisième partie, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à la partie 1 et 2.

L’idée principale de cette partie c’est que, selon V. Courtillot, la variation de la concentration en CO2 atmosphérique est la conséquence de la variation de température et non la cause. C’est l’occasion de parler de la température lors des dernières centaines de milliers d’années, de découvrir les paramètres de Milankovitch et d’expliquer une technique manipulatoire: le faux dilemme. La question de l’élévation du niveau des mers est également abordée de façon plus succinct.

J’avais déjà fait des vidéos sur l’élévation du niveau des mers, les transitions entre périodes glaciaires et interglaciaires, le bilan radiatif et la part de l’homme dans le changement climatique où je parlais un peu d’observations qui montrent l’effet de serre du CO2.

Vous pouvez jouer avec les données des paramètres de Milankovitch et explorer cette question par vous-même ! Et si vous voulez essayer de comprendre vous même certains arguments climato-sceptiques, skepticalscience peut vous aider. D’ailleurs skepticalscience parle aussi de l’argument que je déconstruis dans cette vidéo, des paramètres de Milankovitch, et de la reconstruction de la dernière sortie de glaciation que j’utilise.

J’ai été inspiré par ce site et celui-ci pour mes comparaisons de graphique, par cet article qui parle de la faible variation de l’excentricité et par cette excellente série d’articles sur M. Milankovitch et ses prédécesseurs (l’image comparant les travaux de Milankovitch à des travaux plus récents provient de cet article). Il y a également un bel article sur la difficulté à représenter correctement le passé (et les différentes échelles de temps).

Un des articles les plus importants est celui qui défend les travaux de Milankovitch. C’est dans cet article qu’on voit le lien entre l’ensoleillement aux hautes latitudes de l’hémisphère nord et la fonte ou l’accumulation de glace. Des cours sont aussi consultables sur la question, pour ceux qui veulent comprendre les calculs.

Pour l’estimation des forçages, je me suis principalement basé sur cet article scientifique (en accès libre) et dans une moindre mesure sur une publication plus ancienne de la NASA.

La reconstruction qui montre que le CO2 précède la température pendant la majorité de la dernière sortie de glaciation est disponible ici (utilisez sci-hub si vous n’avez pas d’accès universitaire).

Sur l’élévation du niveau des mers, un des articles les plus récents sert de source au site qui résume la différence d’impacts climatiques entre 1.5°C et 2.0°C.

Un élément super intéressant que j’ai retiré parce que la vidéo était trop longue: le rebond isostatique de la plaque nord-américaine jouerait un rôle important dans la dynamique des cycles glaciaires de 100 000 ans.

Sources secondaires:
Wikipédia sur Al Gore, Une vérité qui dérange, EPICA et les inlandsis.
Comment les foraminifères permettent de reconstruire le climat.
Sur l’impact climatique des poussières aujourd’hui et pendant les transitions entre périodes glaciaires et interglaciaires.
Sur l’amplification arctique.
Sur la Terre en tant que système complexe.

6 réflexions au sujet de “Cycles glaciaires, paramètres de Milankovitch et CO2 [Analyse] V. Courtillot Part. 3”

  1. Vraiment, je trouve que vos commentaires de la conférence de M. Cortillot sont intéressants; mais ils m’enseignent que les phénomènes naturels liés au climat sont le résultat d’une multitude d’interactions et de boucles de rétroactions. Or, vous le dites vous-même, cette multitude n’est pas maitrisable par un commentaire unique, que ce soit celui de M. Cortillot ou le votre : prenons un exemple, vous limitez vous même votre analyse ( pas de prise en compte du rebond isostatique de la plaque nord-américaine) et il ne me semble pas que vous ayiez parlé de l’influence des modifications de courants des océans ( notamment de l’arrêt du Gulf Stream), ni de l’ionisation de l’atmosphère en passant dans les bras de la galaxie.
    J’ai été particulièrement intéressé par votre commentaire sur le mode de travail du GIEC, qui ne fait pas d’études, mais compile les études faites par de nombreux scientifiques. Or, vous le savez comme moi, de nouvelles études vont surgir et modifier ce qu’est la vérité actuellement admise par la communauté scientifique.
    Je ne vivrai pas jusqu’en 2100 pour voir contredire par les faits ce que le GIEC affirme qui va bien au-delà de la simple étude du climat, puisqu’il demande aux gouvernants de prendre en compte les migrations( responsables éventuelles de guerres) qui seront induites par les changements climatiques. Vous-même, nous parler de l’importance de l’élévation de 40cm des océans, comme induisant des pertes de notre patrimoine culturel, sans apporter des analyses de ces pertes. Je ne les verrai pas non plus. Croyez-vous que le climat de la France, ce beau pays en 2018, serait ce qu’il est si le Sahara n’était pas devenu un désert?
    Personnellement, j’ai toujours eu tendance à une critique forte des opinions de mes prédécesseurs dans le domaine de l’hydrologie urbaine , ce qui m’a permis de faire faire quelques progrès à ce domaine. Donc, je comprends le plaisir que vous avez à démonter une argumentation installée dans la communauté qui traitait du domaine. Toutefois, mes 70 ans m’autorisent à vous conseiller de vous limiter à l’analyse des phénomènes, sans donner dans la dénonciation d’une déformation intentionnelle des faits par M. Courtillot,

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    • Vous avez raison, je ne devrais pas prêter d’intention à V. Courtillot dont je ne connais pas les motivations. Le procédé me paraît volontaire pour différentes raisons mais ce n’est qu’une opinion et mon travail serait plus propre si je l’avais gardé pour moi.

      Le climat est le résultat d’une multitude d’interactions et de boucles de rétroactions et non juste les phénomènes naturels. Aujourd’hui on fait partie de ces interactions et de ces boucles. Le rebond isostatique est (apparemment) important pour comprendre la dynamique des cycles de Milankovitch: pourquoi les dernières périodes interglaciaires sont espacées de 100 000 ans. Cependant, il n’a d’importance que dans un cas très particulier (une perte massive de glace au niveau du continent nord-américain), on peut donc les exclure de notre changement climatique à nous. L’impact de l’arrêt du Gulf Stream (ou son ralentissement) a été un peu exagéré par le passé. Je crois d’ailleurs que ces modifications sont intégrées dans certains modèles. Je crois également que les derniers travaux montrent que même un arrêt du Gulf Stream n’inverserait pas le réchauffement en Europe du Nord. C’est vrai que c’est une boucle de rétroaction qui a des effets locaux mais, globalement, elle n’amènera (probablement) pas de gros changements. En plus, le Gulf Stream ne joue pas sur la quantité de chaleur sur Terre mais sur sa répartition (il amène un peu de la chaleur des tropiques aux hautes latitudes). Si on regarde sur des temps plus longs, il y aurait plus de choses à dire sur la modification des courants marins qui ont, c’est vrai, un rôle dans le climat.

      Pour l’ionisation de l’atmosphère, je creuserai le sujet dans la dernière partie. Mais le passage dans les bras de la galaxie ne concerne que des temps très très longs (de centaines de millions d’années). A cette échelle, je crois qu’ils ont effectivement une influence. Pour notre échelle de temps, les partisans des rayons cosmiques font plutôt appel à une variation de l’activité magnétique du soleil mais je n’ai pas encore creusé cet aspect à fond.

      En fait, quand je me réfère au GIEC, je parle du premier volume (où il y a les éléments techniques). La partie économique/politique (migration… etc) n’est pas dans ce volume. L’exercice est difficile mais le GIEC essaye d’entacher d’une probabilité tout ce qu’ils avancent (en fonction des éléments scientifiques sur la question). Nulle doute que certains éléments seront revus dans un sens comme dans l’autre (les prédictions d’élévation du niveau des mers ont déjà été repris à la hausse par exemple). L’état des connaissances scientifiques n’est pas la Vérité mais ce qui en est le plus proche en l’état de nos connaissances (et je pense que nous seront d’accord là-dessus ?).

      Pour les pertes de notre patrimoine culturel. Il y a tout de même de nombreuses villes côtières assez anciennes (vu que le niveau des mers a très peu changé depuis les premières civilisations).Et on perd déjà Venise (mais plus parce que la ville s’enfonce que parce que l’eau monte). J’avais été assez marqué en lisant « Cataclysme » de L. Testot d’apprendre que les premiers campements humains en Australie sont indécelables/effacés parce que probablement plusieurs dizaines de mètres sous la surface (le niveau des mers est 120 m plus bas dans une période glaciaire). C’est une anecdote à vérifier mais je trouve ça intéressant.

      Je ne sais pas quelle est l’impact du Sahara sur la France mais j’ai été surpris d’apprendre que le sable du Sahara fertilisait l’Amazonie ! Le « poumon du monde » serait peut-être moins vert sans ce désert !

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  2. Comment croire à l’influence du CO² sur le climat?
    Votre argumentation s’appuie sur de nombreuses données scientifiques que je ne discuterais pas, car je n’en n’ai pas la compétence.

    Je ne suis pas climatologue, ni physicien, ni paléontologue, ni… Seulement doté d’un sens de l’observation: en consultant des graphiques relatifs au climats du passé, (que je pourrai vous communiquer si vous me donnez une adresse mail, graphique que vous connaissez surement), il n’y a aucune corrélation observable entre température et teneur de l’atmosphère.
    Dans le livre de Jean JOUZEL, PLANETE BLANCHE que viens de terminer de lire, il est dit textuellement à propos des cycles de MILANKOVIC « Ce sont donc bien des processus d’amplification, liés en premier lieu à la vapeur d’eau, qui sont en œuvre dans le système climatique ». page 209.
    Les auteurs ne réfutent pas que les variations de température précèdent les variations de CO².
    Ils éludent la question en disant qu’il ne sert à rien de savoir qui est la poule? qui est l’oeuf, car il y a une boucle de rétroaction qui se met en marche, comme vous le dites.
    Sur un graphique très intéressant, Figure 12.5, page 199, adapté de Caillon et al, ma lecture est: –
    De -245.000 ans à – 238.500 ans
    . Le CO² croit
    . Le méthane croit
    . La température croit

    – De -238.500 ans à environ -237.000 ans, soit pendant environ 1.500 ans
    . Le CO² croit
    . Le méthane croit
    . La température décroit
    Il n’y a donc pas d’effet rétroactif comme les auteurs veulent le démontrer.

    Tous les calculs du GIEC ne pourront me convaincre, car la réalité démontre clairement que le CO² n’a pas eu d’action sensible sur le climat dans le passé lointain, et la figure 12.5 citée plus haut montre aussi l’absence de rétroaction de ce gaz. Lorsque l’observation est en désaccord avec la théorie, il faut revoir la théorie.
    Si l’on applique les ratios de 1°C de température supplémentaire par 100 ppm de CO² supplémentaire, comme indiqué page 237, la température de la Terre il y a -500 millions d’années, alors que la teneur en CO² était de plus de 6.000 ppm, aurait été de l’ordre de 60 à 80°C! http://www.astrosurf.com/luxorion/menu-terre.htm Chapitre Les grandes étapes de l’évolution de la terre et de la vie §La grande diversification de l’Ordovicien

    Votre vidéo ne m’a donc pas fait changer d’avis sur l’absence d’effet visible de la teneur en CO² sur le climat. Le consensus scientifique auquel vous faites plusieurs fois référence, n’est en aucun cas une preuve scientifique. « Aucun scientifique n’oserait dire ça », pour reprendre vos termes.!
    Ce qui m’interroge , c’est l’absence de variation de température dans la haute stratosphère depuis 15 ans qui semble admise par la communauté scientifique, y compris le GIEC, et les observations « ressenties » de réchauffement et observées, telle que la fonte de la mer de glace.
    Cordialement
    Bernard DONNIER

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    • Ce que vous dites sur les observations du passé lointain est tout à fait juste. Non, le CO2 n’est pas le gros « thermostat » du climat. Si c’était le cas, en effet nous aurions eu de multiples fois des catastrophes climatiques au cours de la préhistoire. Plus il fait chaud, et plus le CO2 s’échappe des océans qui en contiennent 50x plus que atmosphère. C’est la loi de Henry. C’est pourquoi la température précède toujours le CO2. Et c’est aussi pourquoi une forte influence du CO2 sur le climat est tout à fait impossible car si tel était le cas, nous aurions une forte contre réaction positive qui embraserait la terre, ce qui n’a jamais été le cas. Le seul problème avec le CO2 anthropique, c’est qu’il est le meilleur indicateur de la l’activité humaine. Donc sans même le savoir, les activistes anti-modernité, anti-développement, anti-viande, anti-arbre de noël, anti-croissance, anti-tout, ont trouvé dans le CO2 l’ennemi idéal à combattre. C’est l’unique raison de sa diabolisation. Sinon, c’est la nourriture des plantes depuis des millions d’années. Le diaboliser, c’est comme diaboliser l’eau, l’oxygène, ou le soleil, c’est pure folie.
      CO2+eau+soleil->Sucre(manger)+O2(respirer)
      Il faut être fou pour s’en prendre au CO2. Fou ou écologiste.

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  3. Bonjour Monsieur Jacquet,
    Vous n’avez pas jugé bon de répondre à mon précédent message du 2 décembre qui , à partir d’éléments donnés par Jean JOUZEL dans son livre PLANETE BLANCHE , montrait que l’effet rétroactif du CO² et du méthane n’existent pas, ou sont si faibles qu’il n’est pas besoin de s’en préoccuper.
    Je vous joins aujourd’hui un lien avec un site qui démontre que le GIEC simplifie à outrance le système chaotique du climat pour le rendre « prédictible ».

    http://www.science-climat-energie.be/2019/10/22/la-science-classique-sarrete-ou-commence-le-chaos/#more-6595
    Pouvez vous continuer à tenir vos démonstrations très cartésiennes dans un monde chaotique, alors que Hervé Le TREUT a lui-même souligné « C’est surtout que la nature n’a tout simplement pas décidé ce qu’elle allait faire, souligne Hervé Le Treut, directeur de l’IPSL2. Il y a une part imprévisible dans le climat que la science ne pourra jamais appréhender » et « C’est un système chaotique, précise Jean-Louis Dufresne. (directeur de recherche au Laboratoire de Météorologie Dynamique et directeur adjoint de l’Institut Pierre-Simon Laplace IPSL) Or, à l’échelle d’une dizaine d’années, les perturbations anthropiques ou naturelles sont inséparables de l’évolution purement aléatoire. On ne peut pas les distinguer. »
    Ces deux scientifiques disent le fond de leur pensée, mais n’ont-ils pas l’obligation de rentrer dans le jeu s’ils veulent garder leurs crédits de recherche?
    Merci de votre réponse sur mon adresse mail.
    Cordialement
    Bernard DONNIER

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